- AALÉNIEN
- AALÉNIENAALÉNIENC’est Karl Mayer-Eymar (1864) qui interprète le hiatus entre le Toarcien et le Bajocien d’Alcide d’Orbigny en créant l’Aalénien. Le stratotype de cet étage est défini dans les marnes noires d’Aalen (Bade-Wurtemberg), au pied septentrional de l’Alb souabe (ou Jura souabe).L’Aalénien est étroitement lié biostratigraphiquement au Lias. La base est marquée par la zone à Levesquei dispansum , tandis que la zone à Murchisoni concava balise le sommet.De bas en haut, on distingue quatre zones: à Dumortieria levesquei , à Pleydellia aalensis et à Lioceras opalinum au-dessus, à Ludwigia murchisonae , à Ludwigia concava .La coupure paléontologique au sommet n’est pas très nette; quant à la coupure lithologique, elle intervient à des niveaux très variables et souvent entre un Aalénien inférieur marneux ou calcaréomarneux rappelant le Toarcien et un Aalénien supérieur franchement calcaire, proche des faciès du Bajocien.L’Aalénien forme une bande plus ou moins large dans les bassins de Paris, d’Angleterre et d’Allemagne. Il est marqué par un changement notable des conditions de sédimentation avec réduction d’épaisseur, lacune et même érosion. C’est le niveau des minerais de fer de Lorraine (minettes oolites ferrugineuses), du Jura, du fossé rhénan et du pourtour du Massif central.Si certains chercheurs ont un temps estimé que l’introduction, entre le Toarcien et le Bajocien, d’un étage aalénien était purement artificielle du point de vue lithologique, préfèrant ainsi revenir à la conception originelle du naturaliste A. d’Orbigny (1849 et 1852), on s’accorde désormais, compte tenu des données biostratigraphiques, et même si les éléments lithologiques conduisent à en rattacher la partie sommitale au Bajocien, à considérer l’Aalénien comme un étage à part entière.⇒AALÉNIEN, IENNE, adj., et subst. masc.GÉOL. [Se dit de l'étage supérieur du système jurassique inférieur (lias)] Formé à l'ère secondaire ou mésozoïque :• 1. Le bajocien du bassin anglo-parisien voit généralement prédominer dans sa constitution le facies des calcaires avec oolithes ferrugineuses. C'est l'inferior oolite des Anglais, se reliant intimement au toarcien. Certains bancs sont pétris de fragments d'encrines et deviennent le calcaire à entroques de la Franche-Comté et de la Bourgogne. D'autres sont particulièrement riches en polypiers. La considération des ammonites permet d'y distinguer les zones suivantes, énumérées de bas en haut :1, Zone à Harpoceras (Lioceras) Murchisonae; 2, Z. à Harp. concavum; 3, Z. à Sonninia Sowerbyi; 4, Z. à Sphaeroceras Sauzei; 5, Z. à Sonninia (Witchellia) Romani; 6, Z. à Coeloceras Humphriesianum; 7, Z. à Cosmoceras Garantianum.Les zones 1 et 2 forment l'aalénien (d'Aalen en Souabe).A. DE LAPPARENT, Abrégé de géologie, 1886, pp. 263-264.• 2. L'origine marine de la formation lorraine est attestée par des fossiles fréquents, parfois même nombreux, qui la datent avec certitude : elle remonte au Lias supérieur, le mur étant toarcien et le toit aalénien.Encyclopédie de la Pléiade, La Terre, 1959, p. 845.ÉTYMOL. — 1886, sup. ex. 1. Dér. du nom de la ville d'Aalen, en Bade-Wurtemberg.
Encyclopédie Universelle. 2012.